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Quoi
de plus fascinant que d'écouter
un dégustateur chevronné évoquer les arômes
qu'il découvre dans un verre de vin? Pour mettre
un mot sur chaque sensation olfactive, il faut
comprendre la magie du vin, depuis la vendange
d'un raisin sain et mûr jusqu'à la fermentation
et au vieillissement en bouteille.
Mais avant de
passer aux arômes, il est important de
comprendre notre odorat.
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Comment fonctionne l'odorat? |
L'oeil, le nez, la bouche sont sollicités lors
d'une dégustation, mais dans ce trio l'odorat
joue indiscutablement le rôle le plus important.
Le nez possède un outil d'une exceptionnelle
puissance et finesse: le bulbe olfactif.
Celui-ci, regroupant les centres de l'olfaction,
se situe dans la zone antéro-inférieure du
cerveau. Les cellules spécialisées dans la
perception des odeurs se trouvent, quand à
elles, tout en haut des fosses nasales et sont
reliées au bulbe par le nerf olfactif qui
traverse l'os ethmoïdal. Le siège de l'odorat
peut être activé par deux voix:
-
La voie directe,
celle que l'on exploite quand on hume (on
aspire pour sentir);
-
La voie rétronasale
qui utilise le passage reliant le palais aux
fosses nasales.
On emploi
parfois le mot "odeur" pour désigner les
sensations recueillies par voie directe, et
le mot "arôme" pour la perception par voie
rétronasale, c'est à dire par
rétro-olfaction. Cette dernière correspond
aux sensations olfactives perçues en même
temps que les saveurs alors que le vin est
en bouche.
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Arômes
primaires
|
Les aromes du raisin.
Chaque cépage porte sa signature aromatique,
plus ou moins intense selon la variété. On
distingue les cépages dits aromatiques des
cépages plus discrets. Dans la première
catégorie, les cépages de la famille des muscats
représentent le paroxysme aromatique. Cependant
le gewurztraminer (arômes de rose et d'épices)
ou le sauvignon (senteurs de buis et de fruits
blancs) dans les vins blancs, ainsi que le
cabernet sauvignon (notes de poivrons et de
fruits rouges) ou la Syrah (fruits noirs et
poivre) dans les vins rouges portent en eux des
gènes aromatiques facilement identifiables. De
plus, un cabernet sauvignon n'a pas le même
profil aromatique selon qu'il est
cultivé en
Médoc ou en Languedoc. Dans le premier cas, il
développe des rômes de poivron, de fumée, de
cassis mûr en fonction de son état de maturité;
dans le second cas, des arômes de fruits à l'eau
de vie et de réglisse se superposent à un fond
de fruits noirs.
Le riesling
offre l'exemple le plus saisissant du dialogue
entre cépage et terroir. Il exprime des qualités
très variables selon les sols: de la plus grande
délicatesse florale aux senteurs plus lourdes de
pétrole ou de truffe. Quant à l'influence de la
maturité, il suffit pour s'en convaincre de
goûter un vin de sauvignon issu d'une vendange
précoce, dont les arômes de buis ou de pipi de
chat sont peu agréables, et un vin de raisins
bien mûrs auquel les fruits à chair blanche et
le musc apportent de la noblesse.
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Arômes
secondaires |
Les arômes de fermentation.
Le pur jus de
raisin est peu aromatique. Les arômes sont
parfois à l'état latent, sous forme de
précurseurs, cachés dans la pellicule du raisin.
La transformation du sucre en alcool libère ces
arômes et les rend éclatants: le fruit ne se
révèle que lors de la fermentation. L'agent de
cette transformation, la levure, ne produit pas
seulement de l'alcool et du gaz carbonique, il
donne aussi naissance à une grande variété de
produits secondaires, grâce aux enzymes qui
participent aux réactions chimiques. Ces
différentes substances complètent les senteurs
initiales du fruit par des arômes secondaires,
lesquels dépendent de la nature de la levure, de
la température de fermentation et des aliments
de la levure. L'utilisation de levures
"sélectionnées" (exogènes)permet à coup sûr
d'orienter les arômes mais prive le vin d'une
complexité qu'il aurait pu acquérir en
fermentant avec des levures indigènes, celles du
vignoble ou de la cave. La fermentation
malolactique assouplit les vins en transformant
l'acide malique (un acide âpre et dur) en acide
lactique. Elle transmet elle aussi sa cohorte
d'arômes. Le fruité initial s'en trouve modifié:
des notes beurrées et lactées se combinent alors
aux arômes primaires.
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Arômes
tertiaires
(ou bouquet) |
Les arômes de
l'élevage.
Les arômes
tertiaires se développent pendant l'élevage du
vin en cuve ou en fût, puis pendant sa garde en
bouteille. On peut trouver des bouquets à
caractère oxydatif ou de réduction. On parle
aussi de fumet lorsque le vin a atteint un âge
respectable. Une fois la
totalité des sucres transformés en alcool, le
vin entame une période d'élevage plus ou moins
longue. On distingue l'élevage, qui s'effectue
en cuve ou en fût du vieillissement en
bouteille.
-
Penant l'élevage,
le vin se trouve en milieu oxyatif ménagé;
il est protégé par l'ajout modéré
d'anhydride sulfureux (soufre). Au cours de
cette phase, les arômes primaires et surtout
fermentaires s'atténuent, le vin laisse son
caractère de jeunesse. Si la cuve garde
d'autant plus de fruits que le vin est
protégé des oxydations violentes, le fût
produit non seulement une lente oxydation mais
aussi communique les composés très odorants
du chêne plus ou moins brulé de la barrique.
-
Après mise en
bouteilles, le vin commence
sa vie à l'état de réduction. Se développent
des arômes de cuir, de viande, voire de
gibier, avec des notes parfois complexes de
champignon, de fumée, de torréfaction. Tous
ces éléments évoluents avec l'age. Le vin
connaît ainsi différentes phases. C'est un
être vivant: il naît, s'élève, mûrit avant
de décliner et de mourir.
Au fil du temps
les arômes du vin passent des composantes
primaires et fermentaires au bouquet, mais des
états intermédiaires se manifestent aussi. Un
vin qui a réussi à garder un peu de son fruité
originel tout en évoluant lors de son élevage et
de son vieillissement a de grandes chances de
devenir une belle bouteille.
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Dans
le verre... |
La synthèse.
Lorsque vous
dégustez un vin, en particulier un vin vieux,
les arômes ne sont pas figés dans le verre.
Passant d'un milieu réducteur dans sa bouteille
à un milieu oxygéné dans le verre, le vin
connaît une évolution plus ou moins rapide de
ses composés aromatiques. Juste après le
versement, quelques arômes de réduction peuvent
se manifester (fumé, viandé, par exemple), mais
ils disparaissent à la première aération. De
même, les différentes familles aromatiques ne se
déclinent pas en même temps. Laisser le vin
"vivre sa vie"; revenez sur son nez et suivez
son discours aromatique. L'expérience du vin à
table est ainsi incomparable: le temps du repas
permet au vin d'exprimer toutes ses facettes et
sa complexité. Les experts insistent souvent sur
la température à laquelle le vin doit être
servi, car celle-ci est susceptible de modifier
la perception du bouquet; trop chaud (au dessus
de 18 degré), il perd rapidements les parfums
très volatiles et risque d'exprimer des composés
aromatiques lourds anormaux.
Honnêteté et
confiance en soi.
Les arômes et les
goûts doivent être réellement ressentis et non
suggérés par une connaissance théorique ou par
le commentaire d'un voisin qui clame que le vin
dégage tel ou tel arôme. Le pouvoir de
suggestion, parfois déterminant si un
dégustateur de grande réputation exprime son
point de vue, ne doit pas aller à l'encontre de
votre libre arbitre; il n'est nullement
déshonorant de dire dans une dégustation
collective: "Non, je ne sens pas cet arôme de
réglisse dont vous me parlez." La dégustation
est une grande école d'humilité.
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L'univers
du vin |
Vous pouvez consulter le tableau complet des
familles d'arômes en
cliquant ici.
Vous pouvez également consulter les rubriques
suivantes de l'univers du vin:
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